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Rencontre à la mosquée ce mercredi 18 novembre 2015

Étaient réunis :
Imam Mr Larbi Belbachir,
Frédéric Dumas curé des paroisses St Joseph et Epiphanie et Doyen
M. Dietz responsable de l’église protestante unie de France

Depuis le 13 novembre, notre vie personnelle et communautaire s’est augmentée de ces terribles évènements dont les médias nous ont très longtemps informés. Toutes ces images ont fait naître dans nos esprits toutes sortes d’émotions : peur, colère, sidération, incompréhension. Nous nous sommes plongés dans la prière pour soutenir de sa force les familles des victimes. Nous avons également prié pour les dirigeants, les administrations, les forces de l’ordre qui ont à exercer les missions difficiles de l’État (sécurité, justice, armée). Nous avons entendu des paroles terribles : guerre, destruction, barbarie… Tout cela nous habite. Pour les générations les plus anciennes, cela peut faire remonter des souvenirs terribles. Mais nos jeunes générations ont vécu jusqu’à cette année 2015 dans la facilité, l’insouciance, dans une certaine paix sociale… Et l’on peut comprendre leur sidération, leurs peurs, leurs questions… C’est le monde de leur jeunesse qui est en train de changer ! Une fois émis ces terribles constats, nous, communautés chrétiennes, qu’avons-nous à faire ? Il nous faut vivre de manière évangélique au milieu d’une situation qui peut nous faire succomber à deux tentations :  La tentation de l’amalgame… celle qui consiste à en vouloir à tous les musulmans. Or, à Paris, ont été tués en même temps : des chrétiens, des musulmans, des juifs, des athées, des laïcs… Bref des Français ! Il ne s’agit pas d’un problème de religion, mais d’une guerre de civilisation. Donc, pas d’amalgame !  La tentation de l’intégrisme ; la tentation de durcir nos positions religieuses. Je ne développe pas… Le chemin de l’Évangile nous appelle à :  Ne pas laisser la haine, l’esprit de vengeance, s’enraciner dans nos cœurs. Car toutes les guerres commencent toujours dans le cœur de l’homme. Soyons les gardiens de notre cœur.  Témoigner de notre fraternité interreligieuse pour ne pas donner prise à ceux qui voudraient construire une société sans Dieu et sans religion.  Continuer et renforcer notre prière ; il y a des puissances qui ne se vainquent que par le jeûne et la prière. Et pensons aux jeunes générations qui perçoivent cet autre monde dans lequel ils vont devoir agir. N’oublions pas les Chrétiens d’Orient confrontés depuis des mois à des drames comparables ou pires. Père Dumas (Éditorial "Ensemble au jour le jour du 22/11/2015)